Le MIN de Marseille se digitalise : après plusieurs années de préparation, une première version de
sa plateforme de vente en ligne devrait être lancée l’année prochaine. Objectif : utiliser les outils
d’aujourd’hui pour relever les défis écologiques, agricoles, alimentaires, économiques de demain.
Comme d’autres secteurs, le commerce BtoB
alimentaire évolue rapidement : restaurateurs,
collectivités, primeurs, grandes surfaces souhaitent
aujourd’hui pouvoir commander à tout moment,
en ligne, mutualiser la logistique, recevoir leurs
produits dans des délais courts, accéder facilement
à leur traçabilité, mais aussi avoir un accès facilité
aux productions locales et en circuits courts.
C’est pour répondre à ces attentes que depuis
quelques années, le Marché Marseille Méditerranée
(MMM) prépare sa digitalisation : elle devrait se
concrétiser en 2026, avec le lancement d’une
première version de sa plateforme de vente en
ligne. Pensée comme une place de marché virtuelle,
celle-ci comportera un catalogue de produits, mais
aussi une série de fonctionnalités pour automatiser
certaines tâches, anticiper la demande, communiquer
entre vendeurs et acheteurs, mettre en avant
des produits, etc.
FACILITER LE QUOTIDIEN, LA LOGISTIQUE, LIMITER LE GASPILLAGE
Une telle plateforme vise d’abord à
faciliter le
quotidien des acheteurs, qui pourront faire une
partie de leurs commandes rapidement, à distance,
et les adapter à leurs besoins immédiats et à la
disponibilité des produits – sans forcément devoir
se déplacer. Ils pourront aussi automatiser certains
achats. La plateforme devrait aussi faciliter la
mutualisation des livraisons, réduisant la pollution
liée aux transports... Mais offrant aussi nouveaux
débouchés aux producteurs locaux :
« Avec les
montants minimum de livraison, actuellement,
un petit restaurateur ne peut pas s’intéresser, par
exemple, au producteur local de fraises : il lui faudrait
en commander 10 kilos pour amortir le coût de sa
livraison... Demain, avec la plateforme, il pourra
mutualiser la livraison et commander en même
temps que ses fraises ses bananes à l’exportateur et
ses poissons au mareyeur », détaille Séverine Weber,
cheffe de projet Place de marché au MMM. Elle cite
aussi le
gaspillage alimentaire, qui pourra être limité
avec une mise en avant des excédents :
« Par exemple, si un commerçant fait une promotion
sur des fruits en fin de vie, la mettre en avant sur
la plateforme multiplie ses chances de trouver un
acheteur », illustre-t-elle. Elle cite enfin la possibilité
de produire et d’échanger des informations sur les
LE MIN PRÉPARE SA VERSION DIGITALE
produits, leur traçabilité, d’obtenir des statistiques...
Pour faciliter les transactions et la logistique mais
plus généralement pour surveiller les évolutions
de la production et de la consommation, en temps
quasi réel, et s’y adapter.
UNE PLATEFORME CRÉÉE COLLECTIVEMENT
Entamée depuis quelques années, cette
digitalisation se veut collaborative : plusieurs
acteurs du MMM ont pu exprimer leurs besoins et
points de vigilance, et c’est sur cette base qu’une
version test de la plateforme sera conçue et mise
en ligne .Celle-ci sera ensuite expérimentée pendant
quelques mois par un panel d’usagers du MMM créé
pour l’occasion. Avec, à terme, l’objectif d’obtenir
un outil fluide, intuitif et aidant, adapté aux usages
de tous, qui ne concurrence pas la place de marché
physique mais la complète :
« Aujourd’hui, il y a des
sites physiques - Saumaty et les Arnavaux - où des
acheteurs et vendeurs se rencontrent. La plateforme
ne s’y substitue pas : ce n’est qu’un troisième lieu de
rencontre », conclut la cheffe de projet.